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L’étonnant pouvoir des câlins !

Etreintes, accolades et autres tendres gestes de réconfort agissent comme de puissants antidépresseurs naturels. Non seulement ils reboostent le moral mais ils font aussi du bien à votre corps ! Alors pourquoi s’en priver ?

En 1986, Kevin Zaborney, révérend du Michigan, lance la première édition du National Hugging Day (Journée nationale des câlins) aux Etats-Unis. Le pasteur, fin observateur, avait décelé une tendance à la déprime chez ses ouailles entre les fêtes de fin d’année et la Saint-Valentin. Après la chaleur des retrouvailles familiales, les belles émotions partagées dans une ambiance joyeuse et festive, la plupart des personnes éprouvaient une sorte de manque relationnel que la météo hivernale venait aggraver. Ainsi est née la Journée internationale des câlins, célébrée le 21 janvier de chaque année.

Pour réduire le stress et faire baisser la tension

Le câlin fait-il vraiment du bien ? Oui, répondent en chœur et sans hésitation les chercheurs qui ont travaillé sur la question ! Premier bénéfice de la tendre et chaste étreinte : elle favorise la sécrétion d’ocytocine, l’hormone du bien-être et de l’attachement produite par le cerveau. Pour Céline Rivière, neuropsychologue, cela se déclenche « dès que l’on prend dans ses bras, ou que l’on est pris dans les bras de quelqu’un pendant au moins vingt secondes », confiait-elle à notre confrère Psychologies, le 17 janvier dernier. En abaissant le taux de cortisol dans le sang, l’ocytocine va contribuer à réduire le stress et va aussi réguler la fréquence cardiaque. En 2003, une étude du chercheur suédois Jan Astrom, publiée dans la revue Comprehensive Psychology, démontre même que les câlins participent à la diminution de la tension artérielle.

Aussi efficaces contre le rhume et la grippe

Une autre étude menée en 2014 par des chercheurs de l’Université Carnegie Mellon, à Pittsburgh, valide l’hypothèse selon laquelle les câlins stimuleraient les anticorps et s’érigeraient en rempart contre les maladies hivernales (rhume, grippe…). Publiée dans la revue scientifique « Psychological Science », elle souligne l’effet protecteur du « support social ». Pour Sheldon Cohen, professeur de psychologie et principal auteur de l’étude :  » Les personnes qui vivent des conflits avec autrui sont moins capables de lutter contre le virus du rhume. De plus, les gens qui bénéficient de soutien dans leur communauté sont partiellement protégés des effets du stress psychologique. L’apparent effet protecteur des câlins pourrait être attribué au fait que ces contacts physiques sont un indicateur de support social et d’intimité « .

Vital pour les bébés !

Chez les petits enfants, le constat est encore plus flagrant. Une étude menée en novembre 2017 par l’Université de la Colombie-Britannique, au Canada, a mis en évidence le rôle des câlins dans le bon développement des bébés. Les chercheurs ont ainsi démontré qu’à l’âge de 4 ans et demi, il existait une vraie différence génétique entre les bébés ayant été cajolés et ceux qui n’ont pas bénéficié de contacts physiques fréquents.
« Pour les nourrissons qui ont reçu un faible contact de la part des soignants, une plus grande détresse infantile était associée à un âge épigénétique plus jeune. Ces résultats suggèrent que le contact postnatal précoce a des associations durables avec la biologie de l’enfant », estiment les auteurs de l’étude.

Pour faire disparaître les pensées négatives

Rassurant, agréable, bon pour l’organisme, le câlin est aussi un formidable antidépresseur naturel. Car, en plus de stimuler la sécrétion d’ocytocine, l’hormone du plaisir et de l’attachement, il favorise la libération d’autres substances chimiques dans l’organisme : la dopamine et la sérotonine notamment. Deux neurotransmetteurs en lien direct avec la bonne humeur, la sensation de bien-être, l’optimisme… Un cocktail idéal pour chasser les pensées négatives.
Véritable « neurotransmetteur du bonheur », la dopamine rend « positif » lorsqu’elle est synthétisée en quantité suffisante. Quant à la sérotonine, on suppose qu’elle joue un rôle majeur dans l’apparition du syndrome dépressif (même si le lien direct n’est pas clairement établi). Pour traiter les dépressions, les médecins prescrivent d’ailleurs le plus souvent des médicaments appelés « inhibiteurs spécifiques de la recapture de la sérotonine » comme le Prozac (fluoxétine) ou encore le Zoloft (sertraline). Mais ce n’est pas tout : le câlin est aussi un puissant déclencheur d’endorphines ! Des opiacées naturelles aux propriétés antalgiques et bienfaisantes. Lorsque l’étreinte se produit, les stimulations tactiles de la peau envoient au cerveau, au bout de quelques secondes, des messages qui vont accélérer la production d’endorphines et d’ocytocine. Et créer ainsi du bien-être et de la détente mentale.

Eric Jamin

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