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Prenez conscience de vos préjugés pour mieux les combattre

Nous avons tous des idées reçues sur les personnes que nous considérons comme ne faisant pas partie de notre groupe. Cet exercice vous aide à les combattre.

Vous pensez ne pas avoir d’idées reçues sur les personnes handicapées, en surpoids ou d’une culture différente… Pourtant, même les gens les plus ouverts trimballent avec eux tout un corpus d’idées reçues, apprises inconsciemment. Notre cerveau est comme une éponge qui absorbe les représentations présentes dans notre environnement, dans les médias, par exemple.  Mais heureusement, nous pouvons tenter de les contrer.

1) Prenez conscience de vos propres préjugés : La première chose à faire est d’accepter le fait d’avoir des préjugés implicites parce que si vous vivez dans une société où ceux-ci sont courants, ils sont forcément quelque part dans votre cerveau… Ces préjugés déterminent vos comportements et vous amènent forcément à avoir des réactions automatiques. Pour mesurer la prégnance de ces biais de jugement inconscients, les scientifiques utilisent ainsi un type de test appelé  les Tests d’association implicite (IAT) mis au point dans les années 90 par des psychologues américains. Ces tests débusquent les associations d’idées automatiques. Il consiste à classer très rapidement des mots négatifs ou positifs après avoir vu, par exemple, des visages blancs ou noirs, ou bien lu des noms à consonance arabe, etc. selon les préjugés évalués. Si votre cerveau a plus de facilité à classer les notions négatives après avoir vu des visages noirs, des silhouettes obèses, ou lu des noms arabes (ou le contraire), c’est qu’il a pris l’habitude de les associer à des notions négatives. Et cela se fait, même malgré vous… Mais attention : il n’est pas évident de sortir du déni, surtout quand on est soi-même persuadé d’être une personne ouverte à la différence et tolérante…

Le test d’association automatique, IAT, en Français 

2) Renseignez-vous sur la façon dont les préjugés s’installent dans le cerveau. Une fois que vous avez pris conscience de vos propres préjugés, essayez de comprendre d’où ceux-ci proviennent. Le cerveau est programmé pour produire des préjugés sur ceux que nous ne considérons pas comme faisant partie de notre groupe. Une faculté qui nous vient de notre passé de chasseurs-cueilleurs lorsqu’il nous fallait très vite déterminer si l’inconnu devant nous était un ami ou un ennemi. Problème : une fois bien installé dans votre tête, le préjugé s’y trouve comme un coq en pâte.  Il faut dire que le cerveau fait tout pour le contenter. Si nous vivons une mauvaise expérience, comme une agression, avec une personne de l’ « exogroupe » (qui ne fait pas partie de notre groupe) nous aurons tendance à associer tous les membres du groupe à ce traumatisme.

Pour en savoir plus, vous pouvez lire cet article de 6boolo

3 ) Donnez-vous des règles pour contrer vos réactions spontanées. Si vous vous trouvez en position d’émettre un avis, un jugement sur une personne d’un groupe que vous considérez comme autre que le vôtre – s’il s’agit par exemple, de l’un de vos employés, d’un candidat pour un emploi, ou un élève que vous devez évaluer si vous êtes professeur- il faut, autant que possible, vous imposer des règles claires afin que vos préjugés ne viennent pas perturber votre jugement : adoptez la méthode des CV ou des copies anonymes. Si cela n’est pas possible, ayez toujours une grille d’évaluation très précise afin d’être certain d’être le plus objectif possible.

4) Pratiquez les jeux de rôles. Nous avons, heureusement, en nous la capacité de nous auto-réguler. Dans notre cerveau, deux zones spécifiques, le cortex cingulaire antérieur qui gère la détection de l’erreur et notre capacité à nous mettre à la place de l’autre, et le cortex préfrontal, travaillent à reconnaître nos biais implicites et à les dépasser. Nous le faisons d’ailleurs naturellement lors de certaines situations de la vie courante. Une stratégie consiste à utiliser consciemment ces zones du cerveau qui nous aident à corriger nos préjugés implicites. Et surtout, le cortex cingulaire antérieur, qui régit notre capacité à nous mettre à la place de l’autre, à comprendre sa position. Comment ? En faisant des jeux de rôles, par exemple en se forçant à se mettre à la place de l’autre.

Judith Mercadet

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