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Ce que fait votre cerveau quand vous ne faites rien…

Au repos, notre cerveau continue de travailler… Il traite les informations venues de nos sens et émet des hypothèses. Et c’est du boulot !

Observons notre boîte crânienne quand nous ne faisons rien. Rien. Nada… Vous pensez que dès que vous vous reposez, la lumière est éteinte là-haut, que c’est le calme plat… alors que ça clignote dans tous les sens ! C’est la découverte fondamentale de Marcus Raichle, un neurologue de l’université de Saint Louis dans le Missouri. A la fin des années 90, alors que les premières images à résonances magnétiques  (IRM) font leur apparition, celui-ci remarque que le cerveau est un glouton qui consomme 20% de l’énergie totale dont a besoin le corps même quand nous ne sommes pas engagé dans une tâche mentale particulière. Si vous lui donnez une énigme à résoudre et il n’en brûlera que moins de 5 % de plus !

Notre cerveau, le glouton

Pourquoi notre cerveau a-t-il besoin d’autant d’énergie quand nous ne faisons rien ? Parce qu’il travaille ! Marcus Raichle a remarqué que certaines zones cérébrales sont, paradoxalement plus actives lorsqu’un individu est au repos que lorsqu’il résout, par exemple, un problème de math. Le cortex préfrontal médial, le cortex pariétal inférieur, le lobe temporal interne et le cortex cingulaire postérieur, soit des zones à l’avant et à l’arrière du cortex, la zone du cerveau liées à la réflexion et à l’introspection s’activent alors ensemble en un réseau. Marcus Raichle l’a nommé le réseau du mode par défaut (« Default mode network », en anglais, (DMN)) Une sorte de système d’exploitation qui fonctionnerait en arrière fond de notre activité mentale consciente. «Comme un chef d’orchestre qui donne le rythme. Sans lui, pas de symphonie ! » affirme Marcus Raichle.  

Du temps pour émettre des hypothèses

Une symphonie dont le principal motif est la prédiction. Les scientifiques ont longtemps pensé que le cerveau ne faisait que réagir aux stimuli extérieurs. Or on sait aujourd’hui que son fonctionnement est prédictif. Enfermé dans une boîte noire, telle une momie égyptienne, il n’a pas accès directement au monde extérieur. Seule une petite partie des informations venant de nos sens est véritablement traitée par le cortex. Le cerveau s’appuie sur ces infos parcellaires, les compare à ce que nous avons déjà vécu et émet des prédictions sur la réalité.

En fait, le cerveau profite aussi de ces moments de rien pour sans cesse évaluer des hypothèses. C’est ce qui lui permet d’effectuer des tâches mentales complexes comme par exemple, la conduite. Au volant, nous sommes projetés à une vitesse folle, dans un environnement changeant et risqué. Les scientifiques estiment que lorsque nous conduisons à 50 km/h, nous devons traiter 1700 informations par minute ! Soit, sans doute, l’activité quotidienne la plus complexe que nous effectuons. Mais comment fait-on pour réagir rapidement en cas d’imprévu, quand par exemple, un sanglier traverse soudain la route que nous empruntons ? Pas de panique, pendant vos moments de repos ou de rêverie, votre cerveau a bossé pour vous plus ou moins consciemment : il a déjà imaginé la situation, évalué les différents scénarios possibles et la façon dont vous pourriez réagir… Nous pouvons même être plus avisé lorsque nous laissons notre mode par défaut faire des choix plutôt que lorsque nous essayons consciemment de départager le pour du contre.

Euréka, j’ai trouvé !

Une capacité qui permet aussi d’expliquer les « épiphanies », ces moments où nous nous exclamons « Euréka j’ai trouvé ! ». Nous bloquons sur un problème. Plus nous nous acharnons, moins nous y arrivons. Dépité, nous laissons tomber, nous n’y pensons plus. Et la solution jaillit au moment où nous nous y attendons le moins, pendant la nuit, lorsque nous émergeons d’une bonne sieste ou bien en posture de relaxation sur un tapis de yoga… Votre cerveau a trouvé pour vous !

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