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Permis à 17 ans : Pourquoi ce n’est pas une bonne idée

Et s’il fallait plutôt reculer l’âge du permis ?

Permettre aux jeunes faisant la conduite accompagnée de passer leur permis à 17 ans est l’une des mesures phares du gouvernement pour réduire le délais de passage au permis et en diminuer son coût. Pourtant, il faudrait plutôt reculer l’âge du permis… Démonstration en 5 points.

  • Conduire n’a rien d’une activité évidente pour le cerveau : au volant, vous vous trouvez projeté à une vitesse folle, dans un environnement changeant et risqué. Les scientifiques estiment que, lorsque nous conduisons à 50km/h, nous devons traiter 1700 informations par minute ! Pour cela, nous devons solliciter pas moins de sept réseaux neuronaux. Soit, sans doute, l’activité quotidienne la plus complexe que nous effectuons.
  • La conduite est un défi difficile à relever même pour un adulte : notre cerveau n’a pas les capacités naturelles pour y faire face… (L’humain ne conduit que depuis très peu de temps au regard de l’évolution). Mais comme l’humain reste l’humain, nous surestimons sans cesse nos compétences. Quelques exemples : -Nous avons tendance à accélérer dans le brouillard (à cause d’un bug du cerveau..) – les routes bien éclairées sont plus accidentogènes que celles qui ne le sont pas ( car plus nous nous sentons en sécurité, moins nous sommes attentifs…)
  • La voiture nous transforme en monstre asocial… Nous avons tendance à mettre de côté les règles de la civilisation quand nous sommes derrière le volant… Sans doute parce que nous ne voyons pas ou peu le visage des autres automobilistes…
  • Le cerveau des jeunes de 17 ans (ou 18 ans…) n’est pas totalement mature. En fait on sait aujourd’hui que le cortex préfrontal, la zone du cerveau qui est en charge de la gestion des pulsions et de la projection dans l’avenir n’est tout à fait développé qu’à partir de 20 ans en moyenne. Ce serait d’abord une question de connectivité entre les différentes parties du cerveau.
  • Surtout, il existe un décalage chez l’adolescent entre la maturité hormonale et la maturité cérébrale. Dès 12 ans, avec la puberté, le cerveau est inondé des hormones sexuelles, qui poussent l’adolescent à repousser ses limites. Problème : le cortex préfrontal n’est alors pas en mesure de réfréner ses pulsions… D’où bien souvent des prises de risque inconsidérée…

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