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L’homme qui ne pouvait s’empêcher de donner…

Peut-on être accroc à la générosité ? C’est ce qui est arrivé à Joao, un Brésilien qui, après une attaque cérébrale, s’est mis à donner tout ce qu’il possédait.

Imaginez que soudain, vous vous mettiez à donner tout ce que vous possédez… Tout : vos affaires, votre voiture, votre maison… C’est ce qui est arrivé à Joao, un Brésilien de 49 ans qui, après avoir été victime d’une attaque cérébrale au début des années 90, a soudain quitté la société d’assurance pour laquelle il travaillait pour aller vendre des frites dans la rue à Rio… Ou plutôt… pour les offrir aux passants ! La baraque à frites à l’oeil de Joao est bien sûr vite devenue célèbre dans la ville entière… Joao ne s’est pas arrêté là, il a donné compulsivement jusqu’à sa mort en 1999.

Comment un tel comportement est-il possible ? L’ attaque cérébrale dont Joao a été victime a en fait perturbé le fonctionnement de son cortex préfrontal, une zone du cerveau qui se développe en dernier chez l’être humain et qui est liée notamment au contrôle des émotions et des pulsions et à l’élaboration de pensées complexes. Or on sait désormais que nos élans généreux sont bridés par deux régions du cortex préfrontal, (dorsolatéral et dorsomédium). (Pour plus d’informations, voir notre article, Donnez et votre cerveau vous le rendra)

La générosité compulsive de Joao l’a comblé de bonheur – Il était l’homme le plus heureux de la terre selon son neurochirurgien qui a publié une étude sur son cas. Mais elle lui a aussi amené pas mal de soucis, et surtout des problèmes avec sa belle-famille : son beau frère était le copropriétaire de sa baraque à frites…

Bien sûr, l’action du cortex préfrontal a une utilité : un comportement généreux à l’extrême peut être très handicapant. Mais en général, c’est le contraire qui se passe : souvent celui-ci a le pied trop lourd sur le frein… Nos élans généreux sont entravés par le contexte dans lequel nous évoluons et nos mauvaises expériences passées.

Heureusement, nous pouvons dégripper la machine : développer notre capacité à donner et ainsi profiter du shoot de bien-être et des bénéfices pour la santé que cela procure. Comment ? En nous exerçant comme nous ferions de la gymnastique. (voir notre gym du cerveau spécial générosité). Tous les dons, même les plus minuscules, sont bons ! Il n’y aurait pas de lien de corrélation entre l’importance du don et le bonheur ressenti. Donc, pas la peine d’offrir tout ce que l’on possède, comme le faisait Joao, pour être plus heureux !

Eric Jamin

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